DAMES DE L'HISTOIRE NORMANDE
  GONNOR
 
 

 

Dames de l’histoire normande  Gonnor

Epouse de Richard Ier,

duc de Normandie († 1031)

 

Selon Dudon de Saint-Quentin, le duc Richard Ier (935-992) veuf d'Emma, se lie à Gonnor, vierge de haute majesté ", issue d’une noble lignée danoise.

 

Elle donne au duc de nombreux enfants dont, son héritier Richard II, Robert, futur archevê-que de Rouen et comte d’Évreux et Emma, mariée à Ethelred, roi d’Angleterre.

 

Cette alliance aurait été légitimée vers 980. Le cas de Gonnor illustre le rôle des concubines dans le lignage ducal au Xe siecle, qui embarrasse parfois les chroniqueurs des périodes sui-vantes. Certains auteurs, comme Wace, chantent ses amours avec Richard Ier, d’autres, com-me Robert de Torigni, la font sortir d’un lignage peu prestigieux et affirment que ses enfants sont nés hors du mariage et n’ont été légitimés qu’après coup. Elle est cependant représentée en donatrice dans le cartulaire du Mont-Saint-Michel (XIIe s.).

 

 

Gonnor, concubine de Richard I, confirmant une charte de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, cartulaire de l'abbaye, XII s

 
 

La légende de Gonnor

 

Extrait d'Histoire des Ducs de Normandie,

par Guillaume de Jumièges, traduction de M. Guizot

 

Les premiers ducs de Normandie possédaient la terre d'Équiqueville. C'est dans ses bois et sur ses collines qu'ils venaient chasser au sortir de leurs châteaux d'Arques ou de Bures.

 

Voici ce que raconte un moine de Jumièges à propos de la rencontre de Gonnor avec Richard Ier, duc de Normandie :

 

« Celui-ci, informé par la renommée de la beauté de la femme d'un de ses forestiers, qui demeu-rait près de la ville d'Arques, dans un domaine appelé Équiqueville, alla à dessein chasser de ce côté, voulant s'assurer par lui-même de l'exac-titude des rapports qu'on lui avait faits. S'étant donc logé dans la maison du forestier, et s'étant épris de la beauté de sa femme, qui se nommait Sainfrie, il commanda à son hôte de la lui amener dans sa chambre, pendant la nuit. Celui-ci, fort triste, rapporta ces paroles à sa femme; mais elle, en femme honnête, consola son mari, et lui dit qu'elle mettrait en sa place sa soeur Gonnor, jeune fille beaucoup plus belle qu'elle-même. Il fut fait ainsi ;et le duc ayant été instruit de cette fraude, se réjouit infiniment de n'avoir pas péché avec la femme d'un autre. Richard eut de Gonnor trois fils et trois filles ; l'un des fils, Robert, devint archevêque de Rouen. »