LES PLANTES QUI TUENT
  FAUSSE ORONGE
         
 

21. FAUSSE ORONGE

OU AMANITE TUE-MOUCHES

(Amanita muscaria).

 

– Ce champignon vénéneux est aussi connu sous les noms vulgaires de Dourguino, Faux cocon, Grapaudin roux, Franjet que empoussino, Lera roussa, Majolo folo, Oriol fol, Real velanace, Rouge, Royal picotat.

Voici ses principaux caractères.

Dessus du chapeau rouge vif, quelquefois orangé. Généralement recouvert d’écailles irrégulières, comme craquelées, blanches et simplement collées à sa surface : 

 

 

   PLANCHE IV 21 Fausse Oronge

 
         
 

On les enlève facilement avec le doigt et cela, d’ailleurs, s’effectue naturellement par l’effet de la pluie ou de la rosée. Il ne faut donc pas accorder à l’absence de pellicules une grande importance pour la reconnaissance de l’espèce ; mais leur présence suffit à caractériser ce champignon.

Feuillets du dessous du chapeau blancs ou blanc crème très pâles, jamais jaune vif. La poussière qui en tombe (spores) est blanche.

Il n’y a pas d’étui entourant la base du pied.

Chapeau de 8 à 15 centimètres de diamètre, à bord ordinairement légèrement marqué de petites lignes fines rayonnantes.

Pied blanc avec une collerette blanche, quelquefois jaunâtre au bord. La base du pied est généralement renflée et présente des sortes de petites écailles ou simplement des cicatrices linéaires.

Chair blanche ; sous la pellicule du chapeau elle est un peu jaune rougeâtre.

Commun dans le Nord et le Centre de la France. Rare dans le Midi. Vit dans les forêts, surtout dans le voisinage des bouleaux. En été et surtout en automne.

Très vénéneux. Rend très malade, mais cause rarement la mort. Dans certaines régions, on place le chapeau avec un peu d’eau sur une assiette. Les mouches qu’il attire ne tardent pas à mourir. On en tire aussi une liqueur enivrante dont l’effet est analogue à l’action du haschich. On assure que la veuve du czar Alexis mourut pour en avoir absorbé une trop forte dose.

Inutile de dire qu’il y a bien d’autres champignons vénéneux que celui qui est figuré ici, mais ce qui rend sa connaissance absolument indispensable c’est que, si l’on n’est prévenu, on peut le confondre avec le meilleur des champignons, l’Oronge vraie. Celui-ci lui ressemble beaucoup au premier abord, mais on le reconnaîtra toujours facilement à ses feuillets jaunes et aussi à l’absence d’écailles floconneuses sur le chapeau. D’ailleurs cette confusion se fera rarement si l’on considère que la Fausse-Oronge habite plutôt le Nord, tandis que l’Oronge vraie habite plutôt le Midi de la France.