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Thomas ROWLANDSON Thee tours DOCTEUR SYNTAX Picturesque, of consolation, and of a wife
LA NAISSANCE DU DR. SYNTAX
En 1809, Rowlandon propose à Mr.Ackermann, un éditeur et libraire bien connu, un certain nombre de dessins représentant un vieux Maître d’école, qui, s’étant pris de passion pour les beaux-arts, se lance dans une quête effrénée du pittoresque au milieu des paysages spectaculaires du nord de l’Angleterre.
Ackermann, l’éditeur, s’apprêtait à publier un magazine de versifications romantiques, genre très à la mode à l’époque, et pour lequel il recherchait des images attractives. Il lui vint à l’idée que celles que lui proposait Rowlandson conviendraient très bien à son
«POETICAL MAGAZINE »,
s’il pouvait leur trouver un texte pour les « illustrer ». |
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Pour écrire ce texte, Ackermann fit appel à William Combe (1841-1823), un écrivain vieillissant, condamné pour dettes, qui vivait depuis près de trente ans en semi-liberté, dans un appartement accolé à la prison du Roi, dont il n’avait pas le droit de s’éloigner à plus de quelques centaines de mètres.
Combe accepta la proposition de bon cœur, et un arrangement fut décidé, d’après lequel il était prévu que l’artiste devait faire parvenir un dessin chaque mois à Combe, qui composerait un texte versifié à partir du dessin.
D’après Combe lui-même, il semble bien que le dessin ait été fourni sans autre explication, l’écrivain ayant pour charge d’illustrer en vers une image dont il ignorait, en réalité, l‘intention première. Combe appelle « illustration métrique», ce curieux procédé d’écriture qui témoigne d’une époque où les illustrateurs prenaient de plus en plus d’importance dans l’édition (on entre dans l’âge de l’illustration romantique).
Ce mode de collaboration assez étonnant semble pourtant convenir aux deux auteurs, qui ne se sont jamais rencontrés en personne, malgré leurs multiples projets en commun. On devine même les effets d’une vraie tension créative dans cet insolite répartition des rôles - Rowlandson propose souvent des images étranges et difficiles à justifier, comme pour provoquer son « illustrateur » ; Combe, de son côté, semble prendre un certain plaisir à désamorcer les sujets anti-cléricaux que lui soumet le dessinateur. |
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Après sa publication en feuilleton dans le «POETICAL MAGAZINE », le premier TOUR DU DR. SYNTAX fut publié sous forme de livre en 1812, par Ackermann. Cette première édition rapidement épuisée, dans les douze mois qui suivirent l’histoire connut cinq autres éditions grand format ; les plaques originales étant usées, des copies des dessins de l’artiste furent exécutées avec l’inscription « d’après Rowlandson » dans le coin gauche.
Dans les années 1810, la série du Dr. Syntax connut un succès phénoménal. Son exemple « démontra aux artistes et aux éditeurs à quel point un personnage graphique pouvait devenir populaire auprès du public, anticipant sur le merchandising tous azimuts, aujourd’hui associé au personnages de BD. Les anglais achetaient des chapeaux, des vestes Dr. Syntax, des choppes, des poupées, etc. On vit même les amples perruques des temps jadis redevenir à la mode. » (Paul Gravett).
Syntax fut aussi copié sans vergogne en Angleterre et à l’étranger. On vit paraître un « Tour du Docteur Syntax à Londres », « Le Docteur Syntax à Paris, à la recherche du Grotesque », « La vie de Napoléon par le Dr. Syntax », and « Docteur Prosodie » ; tandis qu’en Allemagne, un certain Fred Hempel écrivait sous le pseudonyme de « Peregrinus Syntax ». Le Tour du Dr. Syntax à la recherche du Pittoresque » fut traduit sous le titre de “Die Reise des Doktor Syntax, ins Deutsche über-tragen,” (Berlin 1822). Il en existe aussi une adaptation en français avec de très belles interprétations au crayon lithographique des images de Rowlandson : « Le Don Quichotte Romantique, ou Voyage du Docteur Syntaxe, a la Recherche du Pittoresque et du Romantique » Poème en XX chants, traduit librement de l’Anglais, et orné de 26 gravures, par M. Gandais. Paris: Chez l’Auteur; Chez Pelicier, 1821.
Suite à ce succès tonitruant, Rowlandson, Ackermann et Combe s’empressèrent évidemment de poursuivre cette collaboration éditoriale, l’une des plus fructueuses de l’époque.
Les ventes du premier Dr. Syntax retombant progressivement à la fin des années 1810, après une spectaculaire série de réimpressions, Ackermann proposa à Rowlandson et Combe de préparer un seconde série, sous le titre LE DOCTEUR SYNTAX CHERCHE UNE CONSOLATION. Le feuilleton mensuel s’acheva en 1820, et bien que son succès fut moindre que celui du premier « tour », il fut rapidement réédité plusieurs fois. |
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Le succès était tel qu’Ackermann demanda immédiatement à l’artiste et à l’auteur de préparer un troisième « tour » - cette fois A LA RECHERCHE D’UNE EPOUSE. Comme le précédent, on l’édita d’abord sous forme de feuilleton mensuel, et l’œuvre fit à nouveau grande impression sur le public
L’HISTOIRE DE JOHNNY QUAE GENUS, publié en 1822, toujours par Ackermann, fut le dernier des livres officiels de la série de Syntax. |
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