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Il n’existe dans la vie aucun passage aussi délicat à franchir que les instants dits de la lune de miel.
| Fabiono Les CPA LPM n°45 | |||||||||
Son respect sera absolu vis-à-vis les évolutions (j’allais écrire les révoltes) de cette crise d’épanouissement que vient souvent compliquer le chagrin de la séparation paternelle et maternelle. Toutes les ressources oratoires, toutes les caresses, toutes les consolations que pourront lui suggérer son amour ne seront pas de trop, à ce moment, pour accomplir l’oeuvre d’acclimatation de l’épouse.
Il devra se garder de plaisanter, ce procédé de guérison risquant souvent de manquer son but, en blessant les natures fières. Si les distractions du traditionnel voyage de noces ne semblent pas ramener la pondération au coeur de la femme, qu’il propose à celle-ci de rentrer : l’intervention intelligente de la maman, à laquelle on ne manquera pas de venir vite confier ses grosses peines, achèvera l’oeuvre morale entreprise par le mari.
Quant au rôle de la jeune épousée, il ressort d’une psychologie tellement délicate que ma plume se voit dans la nécessité de l’effleurer à peine. Peut-être l’initiative lente de la jeune fille par les procédés d’une éducation mieux appropriée à nos conceptions modernes l’amènerait-elle à glisser sans heurt à sa nouvelle situation ; et ce serait là une oeuvre que les mamans françaises devraient tenter comme l’ont tenté les mamans américaines ; mais en l’état actuel, il n’y a qu’une chose à recommander à la jeune mariée : s’en rapporter en pleine confiance à l’homme qu’elle a choisi pour époux, et l’aimer franchement, sans peur ni sans contrainte, dans la pleine sincérité de son coeur. | ||||||||||