LES CHANSONS DE BERANGER
   
   DE PROFUNDIS
         
 
 

Pierre-Jean de Béranger

 

Né le 19 août 1780 à Paris, et mort dans cette même ville le 16 juillet 1857, est un chansonnier français prolifique qui remporta un énorme succès à son époque.

 

Plus connu sous le simple nom de Béranger, il est le fils de Jean-François Béranger de Mersix et de Marie-Jeanne Champy.

 

 
 
         
 

Air : Eh ! gai, gai, gai, mon officier

 

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Ma femme

A rendu l’âme.

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Qu’elle aille en paradis.

 

À cette âme si chère

Le paradis convient ;

Car, suivant ma grand’mère,

De l’enfer on revient.

 

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Ma femme

A rendu l’âme.

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Qu’elle aille en paradis.

 

Hélas ! le ciel lui-même

Avait tissu nos nœuds ;

Mon bonheur fut extrême…

Pendant un jour ou deux.

 

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Ma femme

A rendu l’âme.

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Qu’elle aille en paradis.

 

Quoiqu’il fût impossible

D’avoir l’air plus malin,

Elle était trop sensible…

Si j’en crois mon voisin.

 

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Ma femme

A rendu l’âme.

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Qu’elle aille en paradis.

 

Non, jamais tourterelle

N’aima plus tendrement ;

Comme elle était fidèle…

À son dernier amant !

 

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

 

 

Illustration de Marcel Bloch,

collection CPA LPM 1900

 

Ma femme

A rendu l’âme.

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Qu’elle aille en paradis.

 

Dieu ! faut-il lui survivre ?

Me faut-il la pleurer ?

Non, non ; je veux la suivre…

Pour la voir enterrer.

 

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Ma femme

A rendu l’âme.

Eh ! gai, gai, gai, de profundis !

Qu’elle aille en paradis.