DAMES DE L'HISTOIRE NORMANDE
  ALIENOR D'AQUITAINE  -2/4
 
 

 

La reine de France

 

Aliénor est couronnée reine de France à Noël 1137 à Bourges (son époux avait déjà été sacré du vivant de son père, à l’âge de neuf ans, mais il est recouronné sous le nom de Louis VII). Très belle, mais froide et réservée, d’esprit libre et enjoué, Aliénor déplaît à la cour de France, elle est critiquée pour sa conduite et ses tenues jugées indécentes, tout comme ses suivantes et tout comme une autre reine de France venue du Midi un siècle plus tôt, Constance d’Arles. Ses goûts luxueux (des ateliers de tapisserie sont créés, elle achète beaucoup de bijoux et de robes) étonnent. Les troubadours qu’elle fait venir ne plaisent pas toujours : Marcabru est renvoyé de la cour pour avoir chanté son amour pour la reine.

 

Certains historiens attribuent ces critiques à l’influence qu’elle aurait sur le roi. Celle-ci est difficile à démontrer selon l'historien Edmond-René Labande.

 

Aliénor d’Aquitaine

 
         
 

Le jeune couple (ils ont tous deux moins de vingt ans) prend plusieurs décisions jugées inconsidérées : après la constitution de Poitiers en commune par ses habitants, la ville est prise sans effusion de sang par Louis VII, qui exige que les principaux habitants lui livrent leurs fils et filles en otage ; l’abbé Suger intervient pour le faire renoncer à cet acte ; après cette intervention de Suger sur le duché de la jeune reine, celle-ci l’écarte du conseil ; Louis VII soumet Guillaume de Lezay, qui avait refusé l’hommage à Poitiers ; dans une expédition sans lendemain en 1141, il tente de conquérir Toulouse, sur laquelle Aliénor estimait avoir des droits (de sa grand-mère Philippe de Toulouse) ; pour le remercier, Aliénor lui offre un vase taillé dans un bloc de cristal, monté sur un pied d’or et orné de pierreries et de perles ; visible encore aujourd’hui au Louvre, ce vase avait été donné à son grand-père par le roi de Saragosse Imad al-Dawla ; elle pousse le roi à faire dissoudre le mariage de Raoul de Vermandois, pour que sa sœur Pétronille d'Aquitaine, amoureuse, puisse l’épouser, ce qui causa un conflit avec le comte de Champagne, Thibaut IV de Blois, frère de l'épouse délaissée.

 
         
 

Au cours de ce conflit avec Thibaut IV de Blois, en janvier 1143, la ville de Vitry-en-Perthois est prise, et l’église dans laquelle s’étaient réfugiés ses habitants incendiés. En 1146, le pape Eugène III jette l'interdit sur le royaume de France.

 

Profondément marqué par le drame de Vitry-en-Perthois et la sanction papale qui touche le royaume, Louis VII, dont l'épouse vient de lui donner une fille, annonce à Bourges, lors d'une assemblée tenue le 25 décembre 1145, qu'il participera à la deuxième croisade avec son épouse Aliénor.

 

Deux filles sont nées du mariage avec Louis VII :

 

 

 Contre sceau de Louis VII en duc d'Aquitaine.

 
     
 

    - Marie (1145-11 mars 1198), qui épouse en 1164 Henri Ier de Champagne, comte de Troyes, dit « Le Libéral », et devient régente du comté de Champagne de 1190 à 1197,

    - Alix (1150-1195), qui épouse Thibaud V de Blois dit « Le Bon » (1129-1191), comte de Blois 1152-1191.

 

Durant toute cette période, l’analyse des chartes montre une assez faible implication d’Aliénor dans le gouvernement : elle est là pour légitimer les actes

 
 
 
   
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Mariage avec le futur roi

Henri II d’Angleterre

 

Après l’annulation du mariage, elle rentre immédiatement à Poitiers et manque d’être enlevée deux fois en route par des nobles qui convoitent la main du plus beau parti de France : le comte Thibaud V de Blois et Geoffroi Plantagenêt. Elle échange quelques courriers avec Henri Plantagenêt aperçu à la cour quelques semaines plus tôt et, le 18 mai 1152, six semaines après l'annulation de son premier mariage, elle épouse à Poitiers ce jeune homme fougueux, futur roi d'Angleterre, de onze ans son cadet et qui a le même degré de parenté avec elle que Louis VII. Le 19 décembre  1154, ils sont couronnés roi et reine d’Angleterre par Thibaut du Bec, archevêque de Cantorbéry. Dans les treize années qui suivent, elle lui donne cinq fils et trois filles :

 

    - Guillaume Plantagenêt (17 août 1153-1156),

    - Henry dit Henri le Jeune (28 février 1155-11 juin 1183), qui épouse    Marguerite, fille de Louis VII le Jeune, roi de France ;

    - Mathilde (août 1156-1189), qui épouse Henri le Lion (?-1195) duc de Saxe et de Bavière en 1168 ;

 

Aliénor d’Aquitaine

 
 

    - Richard (8 septembre 1157-1199), qui devient roi d'Angleterre sous le nom de Richard Cœur de Lion, qui épouse Bérengère de Navarre. Il meurt sans descendance légitime ;

    - Geoffroy II de Bretagne (23 septembre 1158-1186), comte de Bretagne par son mariage en 1181 avec Constance de Richemont (1161-1201), fille et héritière du duc de Bretagne Conan IV mort en 1171 ;

    - Aliénor (septembre 1161-1214), qui en 1177 épouse Alphonse VIII de Castille (1155-1214), mariage dont est issue Blanche de Castille ;

    - Jeanne (octobre 1165-1199), qui épouse Guillaume II roi de Sicile puis Raymond VI de Toulouse, un fils, Raymond VII de Toulouse; dernier des comtes de Toulouse. (1194), meurt après la naissance-mort de leur fille à Fontevrault ;

    - Jean (27 décembre 1166-1216), dit Jean sans Terre, roi d'Angleterre (1199-1216) qui épouse Isabelle d'Angoulême, mère d’Henri III.

 

Durant les deux premières années de ce mariage, Aliénor affirme son autorité. Mais rapidement, c’est Henri II qui prend les décisions ; cinq grossesses les sept premières années la tiennent peut-être à distance. En tout cas, elle le suit au cours de ses voyages s'il a besoin d’elle, le représente quand il ne peut se déplacer (à Londres fin 1158 et en 1160), sinon elle est tenue plus souvent dans les domaines Plantagenêt que dans les siens. Après 1154, tous ses actes sont soit précédés d’une décision du roi d’Angleterre, soit confirmés ensuite par lui. Malgré sa réputation de femme légère, forgée a posteriori par des chroniqueurs, Aliénor est excédée par les infidélités de son mari. Ainsi, son premier fils Guillaume et un bâtard d’Henri sont nés à quelques mois d’écart ; Henri eut beaucoup d’autres bâtards tout au long de leur mariage. Elle obtient néanmoins pour l’un d’entre eux, Geoffroy, en 1191, l’archevêché d'York du pape Célestin III.

 

Les accords de Montmirail et la difficulté de maintenir sa domination sur un ensemble aussi vaste et hétérogène poussent Henri II à une réforme dynastique. En 1170, Richard est proclamé duc d'Aquitaine et Aliénor gouverne son duché en son nom. Elle s’établit à Poitiers et y crée la Cour d’amour, dont quelques règles ont été rédigées par André le Chapelain (ou Andreas Capellanus) (voir plus bas). Tout comme avec Louis VII, elle n’agit que très peu politiquement.

 

Aliénor est horrifiée par l'assassinat de Thomas Becket dans sa cathédrale de Cantorbéry en Angleterre.

 
 

Aliénor d’Aquitaine, La reine insoumise de France et d’Angleterre

 
 
 
   
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Aliénor d’Aquitaine

1122-31 mars 1204

 

Aliénor d’Aquitaine (dite également Éléonore de Guyenne), née en 1122 ou 1124 et morte le 31 mars ou le 1er avril 1204, à Poitiers, est une reine de France, puis d’Angleterre.

 

Duchesse d’Aquitaine, elle occupe une place centrale dans les relations entre les royaumes de France et d’Angleterre au XIIe siècle : elle épouse successivement le roi de France Louis VII, puis le futur roi d’Angleterre, Henri II, renversant le rapport des forces en apportant ses possessions à l’un puis à l’autre des deux souverains. En tenant une cour fastueuse sur ses terres d'Aquitaine, elle favorise l'expression poétique des troubadours en langue d'oc. À la fin de sa vie, elle joue un rôle politique important dans l’Occident.

 

Aliénor d'Aquitaine est la fille aînée de Guillaume X, duc d’Aquitaine, lui-même fils de Guillaume IX le Troubadour, et d’Aénor de Châtellerault, fille de Aymeric Ier de Châtellerault, un des vassaux de Guillaume X.

 

Aliénor, « l'autre Aénor » en langue d'oc, est ainsi nommée en référence à sa mère Aénor. Le prénom devient Éléanor en langue d'oïl.

 

Elle reçoit l'éducation soignée d'une femme noble de son époque à la cour d’Aquitaine, l’une des plus raffinées du XIIe siècle, celle qui voit naître l’amour courtois (le fin amor), entre les différentes résidences des ducs d’Aquitaine : Poitiers, Bordeaux, le château de Belin où elle serait née, soit encore dans un monastère féminin. Elle apprend le latin, la musique et la littérature, mais aussi à monter à cheval et à chasser.

 

Aliénor d’Aquitaine

 

 
 

L’héritière d’Aquitaine

 

Elle devient l’héritière du duché d'Aquitaine à la mort de son frère Guillaume Aigret, en 1130. Lors de son quatorzième anniversaire (1136), les seigneurs d’Aquitaine lui jurent fidélité. Son père meurt à trente-huit ans (1137), le Vendredi saint lors d’un pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle.

 

Elle épouse alors l’héritier du roi de France Louis VI, le futur Louis VII. Deux versions sur la conclusion de ces noces sont possibles : soit, craignant que sa fille soit enlevée (et épousée) par un de ses vassaux ou de ses voisins, le duc Guillaume avait proposé au roi de France, avant de mourir, d’unir leurs héritiers, soit le roi fait jouer la tutelle féodale que le suzerain détient sur l'orpheline héritière d'un de ses vassaux, et la marie à son fils

 
         
 

Le domaine royal s'accroît de ces terres entre Loire et Pyrénées ; mais le duché d’Aquitaine n’est pas rattaché à la Couronne, Aliénor en reste la duchesse. L'éventuel fils aîné du couple sera titré roi de France et duc d’Aquitaine, la fusion entre les deux domaines ne devant intervenir qu’une génération plus tard.

 

Les noces ont lieu le 25 juillet 1137 à Bordeaux entre Aliénor et le futur roi de France Louis VII. Comme de coutume, les festivités de mariage durent plusieurs jours, au palais de l’Ombrière à proximité de Bordeaux, et se répètent tout au long du voyage vers Paris.

 

La nuit de noces a lieu au château de Taillebourg, et les époux sont couronnés ducs d’Aquitaine à la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers (aujourd’hui remplacée par une cathédrale gothique) le 8 août. Ils apprennent la mort du roi Louis VI quelques jours plus tard, pendant leur voyage.

 

Mariage d'Aliénor d’Aquitaine

 
     
 

Mariage d'Aliénor d’Aquitaine et du Roi de France Louis VII

 
 
 
   
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La deuxième croisade

 

Elle invite le troubadour Jaufré Rudel à la suivre lors de la deuxième croisade, et emmène avec elle toute une suite, avec de nombreux chariots. Augmentée des épouses des autres croisés, la croisade française se trouve encombrée d’un interminable convoi qui la ralentit. La découverte de l’Orient, avec ses fastes et ses mystères, fascine Aliénor et rebute Louis.

 

Les causes de discorde entre les deux époux s’ajoutent aux difficultés du voyage :

 

- La bataille du mont Cadmos, où l’imprudence d’un de ses vassaux manque de causer la perte de la croisade ; les manquements des Byzantins (qui leur cachent d’abord que les Allemands ont été battus, puis ne leur fournissent pas les navires promis) ;

- Les retrouvailles avec son oncle Raymond de Poitiers, qui accueille les croisés mais ne reçoit aucune aide de leur part ;

- L’échec calamiteux de la croisade

 

Tout cela provoque, avec l’infidélité supposée d'Aliénor (voir plus bas), une rupture entre les deux époux. Ils reviennent séparément en bateau jusqu’en Italie. La nef d’Aliénor est prise dans une bataille navale entre Roger II de Sicile et l’empereur Manuel Comnène : elle tombe aux mains des Byzantins, avant d’être aussitôt délivrée par les Normands de Sicile. Elle aborde à Palerme, puis rejoint Louis VII en Calabre, où il a débarqué le 29 juillet. Après un arrêt dû à une maladie d’Aliénor, ils remontent ensuite vers la France. Le pape Eugène III à l’abbaye du Mont-Cassin, puis Suger (par lettres interposées), réussissent à les réconcilier. Une fille leur naît d’ailleurs l'année suivante. Cependant, le désaccord ressurgit à l’automne 1151.

 

 

Louis VII partant pour la Seconde Croisade

 

 
       
 

Début 1152, le couple relève les garnisons royales présentes dans le duché d'Aquitaine. Enfin, le mariage est annulé le 21 mars 1152 par le synode de Beaugency, pour motif de consanguinité aux 4e et 5e degrés (à strictement parler le divorce n'existe pas à l'époque)

 
         
 

L’incident d’Antioche et la « légende noire » de la reine Aliénor

 

Les événements d’Antioche, ramenés à l’importance d’un incident par Jean Flori, ont depuis presque neuf siècles suscité une abondante littérature : cette infidélité d’Aliénor (dont tous les historiens ne sont pas convaincus) a non seulement des conséquences graves sur l’histoire politique, mais son rapport par les chroniqueurs nous en apprend beaucoup sur les mentalités de l’époque, et cet épisode est devenu depuis un enjeu pour les historiens, toujours controversé.

 

En chemin, la croisade s’arrête dix jours à Antioche : elle y est accueillie par Raymond de Poitiers, oncle d’Aliénor, prince d’Antioche. Il est certain qu’Aliénor et Raymond de Poitiers s’entendent à merveille et passent beaucoup de temps ensemble. Des soupçons naissent sur la nature de leurs relations et une dispute éclate entre Louis VII et Aliénor. Celle-ci rappelle alors à son époux leur degré de consanguinité, et qu’elle pourrait donc demander l’annulation de leur mariage. De nuit, Louis VII quitte Antioche, forçant Aliénor à le suivre.

 

Plusieurs chroniqueurs évoquent l’affaire, tout en écrivant qu’il vaut mieux ne pas en parler, signe qu’elle est connue de tous et de nature à porter atteinte à la réputation de certains contemporains. Parmi les chroniqueurs les mieux placés, Eudes de Deuil choisit d’arrêter son récit juste avant l’arrivée du couple royal à Antioche. Jean Flori interprète ce silence comme un désir de ne pas nuire au roi. Une lettre de Suger à Louis VII évoque elle aussi des troubles graves dans le couple. Guillaume de Tyr donne lui une explication politique : Raymond de Poitiers aurait tenté de manipuler la croisade pour l’orienter vers le siège d’Alep et de Césarée, et aurait manipulé Aliénor pour qu’elle influence le roi. Cette trahison politique d’Aliénor doublerait donc la trahison matrimoniale. Aliénor est, pour lui, une « poupée manipulée », sans volonté, ce qui est une des deux manières principales dont elle a été représentée (avec la figure de la nymphomane).

 
         
 

Les historiens ont aujourd’hui complètement abandonné les accusations de nymphomanie et celles qui lui sont liées.

 

Quant à l’infidélité de la reine, elle n’est pas impensable au XIIe siècle : parmi les exemples de l'Histoire, le plus proche est celui de Marguerite, épouse d’Henri le Jeune et maîtresse de Guillaume le Maréchal. Le contexte de la croisade aggrave encore la sensibilité à ce qui touche la sexualité : Jean Flori note que, en arrière-plan, la sexualité au cours de la croisade, même légale, était déjà jugée de façon défavorable : sans évoquer Aliénor, plusieurs contemporains attribuent l’échec de la deuxième croisade aux fautes morales des croisés. La même explication est donnée pour l’échec de celle de 1101 (celle de Guillaume le Troubadour).

 

Sur cet incident, une infidélité qui paraît acquise aux contemporains, et même bien avant la mort d’Aliénor, les chroniqueurs brodent assez rapidement : Hélinand de Froidmond, dans sa Chronique universelle, comme Aubri de Trois-Fontaines, affirment qu’elle se conduisit plus en putain qu’en reine.

 

 

Prise d'Antioche par les Croisés

 

 
     
 

Le but est ici politique : mettre en valeur la vertueuse dynastie capétienne et justifier leur suprématie sur un lignage Plantagenêt immoral.

 

Avant la fin du Moyen Âge, l’évènement est grossi et transformé : on identifie l’amant avec Raoul de Faye, un sarrasin, voire avec Saladin (enfant à l’époque). L’épisode de la maîtresse d’Henri II, Rosemonde, se greffant là-dessus (rumeur d’empoisonnement sur ordre d’Aliénor), certains chroniqueurs lui prêtent une liaison avec l’évêque de Poitiers Gilbert de la Porrée (né vers 1076), avec le connétable d’Aquitaine Saldebreuil, etc.


Pour Jean Flori, il a pu se passer deux choses :

     - soit Aliénor a effectivement eu des relations incestueuses avec son oncle, et a voulu ensuite rester avec lui, au point de ne pas craindre de se séparer de son époux ;

    - soit les croisés se sont trompés dans leur appréciation du sentiment qui unissait Raymond de Poitiers et Aliénor d’Aquitaine, ce qui donne une Aliénor très hardie osant évoquer la dissolution du mariage.

 

Dans les deux cas, l’élément primordial est cette évocation d’une possibilité d’annulation du mariage à l’initiative de l’épouse, et qui a forcément dû être préméditée. Ce faisant, c’est elle qui décide de la rupture du mariage, chose impensable dans l’univers mental masculin d’alors : c’est pratiquement elle qui répudie son mari.

 

Il est difficile de trancher sur la réalité de l’adultère, comme Jean Flori s’interdit de le faire :

 

« On peut (…) penser que les soupçons de Louis VII étaient justifiés, comme l’ont fait la plupart des chroniqueurs dès que l’incident a été narré, ou au contraire estimer que l’intimité très naturelle de l’oncle et de sa nièce fut à tort jugée coupable par les trop austères chevaliers et prélats du Nord qui exigeaient d’une reine un comportement plus strict, au point de suspecter sa vertu et de conseiller au roi, agacé de ces rumeurs, de l’entraîner avec lui sans tarder. Dans ce cas, comme le fait remarquer Jean de Salisbury, l’accent doit être porté sur la demande de rupture formulée par la reine pour motif de consanguinité. »

 

« Au demeurant, la réalité de l’adultère importe peu (…). Ce qui est très important (…) c’est le fait (…) que les contemporains d’Aliénor ont réellement cru qu’elle était une reine luxurieuse et (pis encore !) une reine n’hésitant pas à prendre l’initiative de la rupture »

 
     
 

En route pour Jerusalem