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COLLECTIVITE TERRITORIALE LA NOUVELLE CALEDONIE |
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La Nouvelle-Calédonie est un archipel d'Océanie situé dans l'océan Pacifique à 1 500 km à l'est de l'Australie et à 2 000 km au nord de la Nouvelle-Zélande, à quelques degrés au nord du tropique du Capricorne.
Distante de la France métropolitaine de près de 17 000 kilomètres et d'une superficie de 18 575,5 km2, cette collectivité (ancien territoire d'outre-mer) située en Mélanésie et en Océanie lointaine relève de la souveraineté française depuis 1853. La zone économique exclusive (ZEE normalement fixée à 200 milles des côtes) a été étendue à 350 milles en 2015 après l'avis favorable de l'Organisation des Nations unies6. Elle dispose d'un statut particulier de large autonomie sui generis instauré par l'accord de Nouméa, différent des collectivités d'outre-mer (COM). Elle dispose toutefois du statut de pays et territoire d'outre-mer (PTOM) de l'union européenne. Un référendum local portant sur son statut institutionnel est prévu au cours de la quatrième mandature du Congrès, soit entre 2014 et 2018. L'accord de Nouméa précise que : « La consultation portera sur le transfert à la Nouvelle-Calédonie des compétences régaliennes, l'accès à un statut international de pleine responsabilité et l'organisation de la citoyenneté en nationalité ». Ainsi, s'offre à la Nouvelle-Calédonie un ensemble de choix sur son futur statut (État associé à la France, indépendance, large autonomie au sein de la République française, etc.). |
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Peuplé depuis au moins 3 200 à 3 300 ans, l'archipel était habité avant l'arrivée des Européens par des Mélanésiens aujourd'hui appelés Kanaks, mot d'origine hawaïenne précédemment orthographié « canaque », qui forment le peuple autochtone et constituent la première communauté de la Nouvelle-Calédonie, néanmoins minoritaire, avec en 2014 39 % des Néo-calédoniens. La colonisation de peuplement, tant pénale (avec la présence d'un bagne de 1864 à 1924, la déportation s'étant arrêtée en 1894) que libre, est à l'origine de la population d'origine européenne, fortement métissée, soit 27,2 % des habitants se déclarant « Européens » en 2014 (natifs ou non) à quoi peuvent s'ajouter les 8,6 % de métis et les 8,7 % se définissant simplement comme « Calédoniens ». Enfin, le développement économique, surtout à travers l'exploitation minière du nickel et les secteurs liés (la métallurgie mais aussi le bâtiment et l'énergie) a entraîné l'apport de mains-d'œuvre asiatiques d'abord (indonésienne, vietnamienne et japonaise) à partir de la fin du XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe siècle (leurs descendants représentant 2,8 % de la population locale en 2014), puis polynésiennes (essentiellement wallisienne et futunienne) depuis les années 1950 (10,3 % des habitants en 2014). L'accord de Nouméa reconnaît dans son préambule une double légitimité reconnue d'une part à la population kanake (celle du « premier occupant ») et d'autre part aux autres communautés au titre de leur participation à la construction de la Nouvelle-Calédonie contemporaine, devant « poser les bases d’une citoyenneté de la Nouvelle-Calédonie, permettant au peuple d'origine de constituer avec les hommes et les femmes qui y vivent une communauté humaine affirmant son destin commun », et ce quelle que soit la solution institutionnelle finalement adoptée.
Son chef-lieu ou capitale, Nouméa, en est aussi la principale commune et la seule grande ville. Elle compte 99 926 habitants au dernier recensement de 2014. Le Grand Nouméa (avec les communes voisines de Païta, Dumbéa et Mont-Dore) compte 179 509 habitants, soit les deux tiers des 268 767 personnes peuplant l'archipel. Son organisation territoriale, mise en place en 1989 et confirmée par le statut de 1999, repose sur un « fédéralisme interne » dit « asymétrique » (d'après Robert Bertram) ou « gigogne » (selon Jean-Yves Faberon), incarné par trois provinces (Nord, Sud, qui est la plus peuplée et la plus développée, et Îles Loyauté). Ces provinces disposent de champs de compétences très étendus et possèdent chacune individuellement le statut de collectivité territoriale de la République française. Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, formé par la réunion d'une partie des élus des assemblées provinciales, est un « Parlement local » disposant depuis 1999 d'un réel pouvoir législatif (préparant et votant des lois du pays) et de contrôle sur l'exécutif néo-calédonien incarné par un gouvernement collégial.
Il y a 5 000 ans, des habitants du littoral de la Chine du sud, cultivateurs de millet et de riz, commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taïwan. Vers 2000 av. J.-C., des migrations ont lieu de Taïwan vers les Philippines. De nouvelles migrations commencent bientôt des Philippines vers Sulawesi et Timor et de là, les autres îles de l'archipel indonésien. Vers 1500 av. J.-C., un autre mouvement mène des Philippines en Nouvelle-Guinée et au-delà, les îles du Pacifique. Les Austronésiens sont sans doute les premiers navigateurs de l'histoire de l'humanité.
Comme l'attestent des fragments de poterie Lapita retrouvés, les premiers habitants de la Nouvelle-Calédonie auraient posé le pied sur le territoire il y a environ 3 000 ans. On appelle Lapita la période de 1300 à 200 av. J.-C. C'est à Koné sur la côte ouest de Grande Terre que furent découverts les premiers vestiges de la civilisation Lapita. Selon l'archéologue Christophe Sand : « si les Lapitas sont bien les ancêtres des Kanaks, leur culture n’était pas du tout la même, ce qui n’est pas non plus facile à admettre »
Durant la période suivante, Naia Oundjo, ce qui est appelé aujourd'hui la culture kanake commence à se différencier des autres cultures mélanésiennes, elles aussi issues de cette migration austronésienne. Ils maîtrisent l'art de la pierre polie, et fondent leur civilisation sur la culture de la terre (principalement ignames et taros) et une organisation sociale basée sur une structure clanique. Lors de rituels guerriers, des clans pratiquent aussi l'anthropophagie. Il est à noter que le terme de « kanak », longtemps péjoratif et véhiculé à la colonisation sous la graphie « canaque », vient de l'hawaïen kanaka. Le chef historique de la revendication nationaliste et indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, à travers sa pièce Kanaké écrite pour le festival Mélanésia 2000 en 1975, a joué sur l'homonymie de ce terme avec le nom du héros d'un mythe régional de l'aire paicî, « Tein Kanaké », afin, selon Mounira Chatti, maître de conférences en littérature comparée à l'université de la Nouvelle-Calédonie, « de réaliser le glissement de Kanaké, code onomastique donné au héros dans les différentes versions du récit originel, vers un nouveau Kanaké, héros national qui parle au nom de la nation kanak. L'obsession de l'unité kanake amène le futur chef de file du mouvement indépendantiste à purger le mythe d'origine de son caractère régionaliste pour « le hisser au rang d'épopée nationale » (Bensa, 1987 : 428) »
Le 4 septembre 1774, l'enseigne de vaisseau James Colnett aperçoit à l'horizon une terre inconnue. Il se trouve à bord du bâtiment commandé par le navigateur et explorateur anglais James Cook. Cook baptise cette terre New Caledonia en l'honneur de l'Écosse. En effet, on dit que l'aspect des côtes lui aurait rappelé cette région de Grande-Bretagne, dont le père de Cook est originaire. (Caledonia est l'ancien nom latin de la province correspondant à l'Écosse britannique.)
Il est probable qu'en 1788, l'expédition française conduite par La Pérouse reconnaît la côte Ouest à bord de L'Astrolabe et de La Boussole, juste avant de sombrer dans un naufrage sur le récif de Vanikoro aux Îles Salomon. En 1793, le contre-amiral français Antoine Bruny d'Entrecasteaux, parti en 1791 à la demande de Louis XVI pour retrouver La Pérouse, passe au large de la Nouvelle-Calédonie, reconnaît la Côte Ouest de la Grande Terre et se serait arrêté notamment aux Îles Loyauté. Néanmoins, on attribue la découverte de ces dernières à l'explorateur français Jules Dumont d'Urville en 1827 qui fut le premier à les situer précisément sur une carte.
Les missionnaires anglais de la London Missionary Society (L.M.S.) décident, à partir de 1797, de christianiser le Pacifique. L’archipel néocalédonien est atteint en 1840. Les missions protestantes reposent sur quelques hommes courageux, les « teachers », des catéchistes samoans et rarotongans. Ils débarquent en 1841 à l'île des Pins (Kunié) et en 1842 à Touaourou (Sud Grande Terre). Ils en sont chassés en 1842. La LMS s'installe aux îles Loyauté en 1841 avec plus de succès, le plus grand rencontré en Mélanésie.
Les premières conversions d’Océaniens à la foi protestante incitent les pères de la Société de Marie, missionnaires catholiques, à s’implanter en Mélanésie. Fin 1843, un navire de guerre français amène à Balade via Wallis un évêque, Guillaume Douarre16,17, et quatre missionnaires maristes, dont le Père Benoît Forestier.
Les missionnaires maristes, comme les protestants, réprouvent l’anthropophagie et regrettent que la femme soit accablée de travaux. Ils luttent contre la polygamie ou l’usage d’abandonner les malades. Mais les Kanak attaquent, en 1847, la mission de Balade où le frère Blaise Marmoiton est martyrisé.
Les maristes s'implantèrent, avec succès cette fois, à Kunié en 1848. L'Île des Pins servit de base à l'évangélisation de la Grande Terre. Les missionnaires revinrent à Balade en 1851.
La France de Napoléon III cherche une terre nouvelle, libre de toute occupation européenne, pour y fonder une colonie pénitentiaire. Par ailleurs, la France souhaite renforcer sa présence dans le Pacifique, encore faible face aux néerlandais et britanniques, alors que ces derniers envisagent d'annexer la Nouvelle-Calédonie. La Nouvelle-Calédonie est finalement proclamée colonie française à Balade le 24 septembre 1853 par le contre-amiral français Febvrier-Despointes. En fait, c'est Edmond de Bovis qui mènera l'opération car l'amiral, fort malade, ne quitte guère son carré.
Sous le commandement du capitaine de vaisseau Louis-Marie-François Tardy de Montravel, arrivés sur le navire la Constantine, le 25 juin 1854, les militaires français fondent au sud-ouest de la Grande Terre Port-de-France pour servir de chef-lieu à la colonie, simple garnison qui deviendra rapidement une petite ville et prendra le nom de Nouméa le 2 juin 1866.
Après la Commune de Paris, la Nouvelle-Calédonie sert de lieu de déportation pour de très nombreux anciens communards condamnés par les conseils de guerre mis en place par le gouvernement d'Adolphe Thiers. Plus de 2000 condamnés d'Afrique du Nord, essentiellement des révoltés algériens furent envoyés dans les bagnes de Nouvelle-Calédonie.
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe plusieurs tentatives de colonisation sont des semi-échecs, et provoquent diverses révoltes kanaks.
La Nouvelle-Calédonie participe à l'effort de guerre français pendant la période 1914-1918.
En 1931, des Kanaks sont exposés, dans un enclos de cases, au Jardin d'Acclimatation, à l'occasion de l'exposition coloniale de Paris.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France libre intervient dès 1940. La Nouvelle-Calédonie devient à partir du 12 mars 1942 une importante base arrière américaine dans la guerre contre le Japon, d'ailleurs la flotte américaine composée de l'USS Enterprise qui se dirigeait vers Guadalcanal avait séjourné à Nouméa.
Après la guerre, la France abandonne le terme de colonie, abolit le code de l'indigénat. En parallèle, le Territoire connaît une croissance économique rapide et importante grâce à l'exploitation de « l'or vert » : c'est le « boom du nickel », la Nouvelle-Calédonie devenant alors le troisième producteur mondial.
Au début des années 1960, la Nouvelle-Calédonie fut envisagée comme site d'essais nucléaires.
Les années 1980 voient les tensions entre opposants et partisans de l'indépendance atteindre leur paroxysme, les affrontements dégénèrent bientôt en insurrection quasi généralisée durant la période dite des « événements » (1984-1988).
La violence culmine en 1988 avec la prise d'otages d'Ouvéa. Le 4 mai 1989, le leader indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou est assassiné à Ouvéa.
Cet épisode pousse les deux camps et leurs dirigeants à négocier. Les négociations aboutissent à la signature des accords de Matignon le 26 juin 1988 prévoyant la mise en place d'un statut transitoire de dix ans devant se solder sur un référendum d'autodétermination pour que les Calédoniens se prononcent pour ou contre l'indépendance. Cet accord est complété par l'accord de Nouméa du 5 mai 1998 qui prévoit une autonomie forte et repousse le référendum final sur la question de l'avenir institutionnel (indépendance ou maintien au sein de la République française) entre 2014 et 2018. En cas de vote négatif, un second, puis éventuellement un troisième référendum pourront être organisés. À l'issue de votes toujours négatifs, un nouvel accord sera négocié. |
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Les îles
La Nouvelle-Calédonie est centrée autour d'une île principale, la Grande Terre. Elle comprend également plusieurs ensembles d'îles plus petites, les îles Belep au nord de la Grande Terre, l'île des Pins au sud, les îles Loyauté à l'est (Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré) et plus loin à l'ouest l'archipel des îles Chesterfield et les récifs de Bellone. Sur une superficie d'environ 16 360,8 km226, la Grande Terre est de loin la plus grande de toutes les îles néo-calédoniennes. Elle s'étire du nord-ouest au sud-est sur près de 400 km en longueur et 50 à 70 km en largeur. Elle est parcourue sur toute sa longueur par une chaîne montagneuse, dont le point culminant, le mont Panié, s'élève à 1 629 mètres (5 344 pieds) d'altitude.
Les îles Loyauté sont situées à une centaine de kilomètres à l'est. Lifou est la plus vaste de ces îles, avec 1 196,1 km2, et est plus étendue que la Martinique. Viennent ensuite Maré (641,7 km2), Ouvéa (132,1 km2) et Tiga (11 km2).
À environ 45 km au large de la pointe nord-ouest de la Grande Terre, les îles Belep couvrent 69,5 km2 répartis en trois îles : Art (la plus grande, avec 52 km2, et la seule à être peuplée), Pott, Dau Ac et les îlots rocheux Daos du Nord et Daos du Sud.
Limite sud du lagon néo-calédonien, l'île des Pins, située à environ 50 km de la pointe sud-est de la Grande Terre, couvre quant-à-elle 152,3 km2.
À cela il faut ajouter plusieurs groupes d'îlots et de récifs affleurant non habités :
l'archipel des Chesterfield, à 550 km à l'ouest-nord-ouest de la pointe nord de la Grande-Terre, qui sert essentiellement pour la récolte de données météorologiques et de réserve naturelle pour les oiseaux marins et les tortues, et qui comprend : les récifs Bampton au nord avec les îlots Avon, Bampton et Reynard et la caye sableuse de Skeleton. l'atoll des îles Chesterfield à proprement parler avec les îles Longue, du Passage (ou Bennet) et Loop ainsi que les îlots du Mouillage. les récifs de Bellone et Booby, situées à 60 km au sud-est des Chesterfield auxquelles elles sont généralement associées. les récifs d'Entrecasteaux, à 180 km de la pointe nord-ouest de la Grande Terre, dans le prolongement des îles Belep desquelles ils sont séparés par le « Grand Passage », détroit de 500 à 600 mètres de fonds. Il comprend les atolls de Huon, de la Surprise (les deux plus importants, avec les îles Fabre, Huon, Le Leizour et Surprise), Pelotas et du Portail, ainsi que les récifs Guilbert et du Mérite. Ils constituent la limite nord du lagon de la Nouvelle-Calédonie. l'île de Walpole, à 140 km au sud-est de Maré et à 200 km à l'est-sud-est de la pointe sud de la Grande Terre. les îles Matthew et Hunter, respectivement à 450 et 520 km à l'est de la pointe sud de la Grande Terre, dont la possession est contestée à la France par le Vanuatu. Météo-France a installé une station météorologique automatique sur l'île Matthew en 1981.
Certaines cartes indiquent la présence d'une grande Île de Sable (en anglais Sandy Island ou Sable Island) située à l'ouest-nord-ouest de l'île principale, mais des scientifiques australiens ont déclaré, en novembre 2012, ne pas avoir trouvé cette île lors d'une expédition sur place. |
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