LES COLONIES FRANCAISES
      N°37 L'Algérie Française 1830-1962



 

 

 

L’ALGERIE FRANCAISE

 
 

 

 

L’ALGERIE

1830-1962

 

 


 
 

 

 

 
 

 

 

L'Algérie

 

L'Algérie, officiellement annexée par la France en 1848, fut partagée le 9 décembre de la même année, en trois départements : Oran, Alger et Constantine, correspondant aux zones civiles des trois beyliks ottomans récemment conquis, dont la loi du 24 décembre 1902 fixa les limites définitives. Le sud algérien ne fut pas départementalisé, et formait 6 territoires qui furent regroupés au sein des Territoires du Sud en 1902, leur nombre fut réduit à 4 en 1905. La marque de ces départements apparaît dans les documents administratifs et dans le traitement du courrier.

 

En 1941, les trois départements et les territoires du Sud furent numérotés de 91 à 94, à la suite des départements français de métropole. En 1955, le département de Bône fut créé à partir du redécoupage du département de Constantine.

 

Les Faits

 

Le 31 Janvier 1830, le gouvernement français, dirige par M. Polignac, décida de lancer une expédition contre l'Algérie. Il avança un certain nombre de raisons pour justifier cet acte : il s' agissait de punir l'Algérie dont le dey avait insulte le consul de France donc froisse l' honneur français en lui portant un coup de son chasse-mouches lors d' une audience diplomatique. Mais il y avait d’autre motifs, rehausser le prestige du régime impopulaire de charles X ; éviter le remboursement du prêt que l'Algérie avait consenti a la France lors du blocus Anglais de 1794 ; rivaliser avec les puissances européennes, et en particulier avec l’Angleterre, pour la création d’un nouvel empire.

 

Le corps expéditionnaire, commande par le maréchal de Bourmont, comptait 37000 hommes dont 31000 fantassins embarques à Toulon sur 675 bâtiments avec des provisions pour quatre mois.

 

Jules de Poulignac

 

Le 14 juin 1830, les opérations de débarquement commencèrent a sidi Ferruch.

 

Après des combats acharnes et de lourdes pertes subies de part et d’autre, le gouvernement Algérien capitula le 5 Juillet 1830.

 

Le chef de l'état algérien, le dey, et le maréchal de Bourmont, commandant en chef de l’armée française, signèrent la convention d’Alger. L’article 5 de cet accord garantissait le libre exercice de la religion musulmane, la liberté de toutes les classes d’habitants, leur religion, leurs propriétés, leur commerce, leur industrie, et enfin le respect absolu des femmes algériennes. L’article 2 spécifiait que les coutumes algériennes seraient respectées, et interdisait en particulier aux soldats français d’entrer dans une mosquée Algérienne.

 

Après la prise d'Alger par l'Armée française en 1830, l'administration française commença à réfléchir aux moyens de renforcer la présence française et de lui donner une assise. Cela ne pouvait être réalisé qu'à travers la main mise militairement et civilement organisée sur une vaste échelle en vue de créer une base territoriale et administrative en encourageant l'immigration de colons pour asseoir la base démographique visant à appuyer la force militaire et faciliter ainsi le processus de déstructuration sociale, économique et culturelle de la société algérienne.

 

C'est ainsi que dès les premières années de l'occupation, l'Administration avait entamé une politique sauvage et étendue d'implantation de colonies pour laquelle elle mobilisa tous les moyens matériels, humains, militaires et civils, parallèlement à la mise en place des infrastructures indispensables tels que les voies de communication, barrages, canalisations et la fourniture des aides et la participation à la mise en place des institutions financières. Dans cette optique, les dirigeants français se mirent à rivaliser d'ardeur pour servir la politique de colonisation sans laquelle ils ne pouvaient pas se stabiliser en Algérie.

 

Sous le régime militaire, La colonisation s'était distinguée de celle qui avait prévalu sous le régime civil par certaines caractéristiques et certaines spécificités liées à la nature de l'étape et ses conditions externes et internes.

 

 

L'implantation durant le régime militaire 1830-1870

 

Lamoricière résume la position des militaires par rapport à la colonisation en disant : " En vue d'atteindre cet objectif, il est nécessaire de faire appel aux colons européens et ce parce que nous ne pouvons en aucun cas faire totalement confiance aux indigènes. Ces derniers profiteront de la première occasion pour se soulever contre nous. La soumission des Arabes à notre autorité ne constitue qu'une phase transitoire nécessaire entre la guerre d'occupation et la véritable conquête. La seule chose qui nous permette "espérer pouvoir un jour affermir nos pas en Algérie, c'est de peupler ce pays par des colons chrétiens s'adonnant à l"agriculture. Pour cela, nous nous devons de tout mettre en oeuvre pour attirer le plus grand nombre de colons immédiatement en Algérie et les encourager à s'y établir en leur attribuant des terres dès leur arrivée "

 

Parmi les autres parties ayant grandement contribué à mettre les bases et les concepts sous tendant la colonisation européenne en Algérie, nous citerons à titre d'exemple, le rôle de l'école Saint-Simonienne et de l'église chrétienne, qui sont parties toutes deux d'une idée que " les terres non européennes sont considérées comme des terres où la civilisation est absente et sont donc colonisables ".

 

Les étapes de la colonisation

 

L'Algérie a connu un vaste mouvement d'implantation de l'élément européen aux dépens de l'élément algérien. Certains facteurs parmi lesquels l'émigration et le déplacement des populations ainsi que les massacres collectifs avaient failli détruire de façon quasi définitive la structure sociale de la société algérienne.

 

Le mouvement de colonisation a connu deux étapes : La première a été celle de l'occupation restreinte vu que la colonisation s'était pratiquement limitée aux zones situées dans le Nord.

 

Cependant la crainte nourrie par la France d'un développement de la force de l'Emir Abdelkader qui l'obligerait à reconnaître les limites de son influence l'a amenée à revoir sa politique de colonisation.

 

 

Elle a de ce fait procédé à une occupation totale qui a grandement contribué à l'extension du mouvement d'implantation au reste des autres régions, parallèlement à l'aide matérielle et financière fournie aux colons français par les autorités françaises d'occupation lesquelles se sont mises à édicter des lois en faveur du mouvement de colonisation. Ceci les a encouragés à faire de l'Algérie une colonie française certes, mais autonome par rapport à la France, d'autant plus qu'il existait parmi les colons des personnalités politiques opposées aux régimes monarchistes qui se sont relayés au pouvoir en France.

 

 

Première étape : l'occupation restreinte

 

La période de l'occupation restreinte située entre 1830 et 1835 a concerné essentiellement les soldats de l'expédition militaire en Algérie ainsi que certaines personnalités opposées au régime du roi Charles X.

 

La colonisation militaire a débuté par la saisie de 1000 hectares relevant de Haouch Hassan Pacha, aux environs d'El Harrach, dont la gestion fut confiée à un groupe de soldats du gouverneur général Clauzel, sous la dénomination de " Ferme africaine pilote ".

 

Clauzel était l'un des premiers chantres de la colonisation. Il envisageait de faire de l'Algérie un nouveau Saint- Domingue et de transférer les capitaux européens du continent américain vers l'Algérie. A cet effet, il publia le 21 septembre 1830 un décret autorisant la saisie des biens religieux waqf et des biens du beylik (publics) en vue de les distribuer aux immigrants européens.

 

Le 9 août 1835, s'adressant aux Européens qui venaient de débarquer à Alger, il leur dit : " Vous devez savoir également que cette force militaire qui se trouve sous mes ordres n'est qu'un moyen subsidiaire, car nous ne pouvons nous enraciner ici que par le biais de l"immigration européenne seulement. "

 

La première tentative dans le domaine de la colonisation officielle soutenue par le régime militaire remonte à 1832 lorsque un navire est arrivé à Alger avec à son bord 400 immigrants allemands et suisses auxquels ont été affectés des parcelles de terrains d'une superficie totale de 320 hectares.

 

La colonisation commença à s'ancrer et s'étendre après la parution du décret du 22 juillet déclarant biens français les zones occupées par les troupes françaises . Cette instruction a encouragé les Européens à s'éloigner des environs de la ville d'Alger.

 

 

Deuxième phase : la colonisation massive

 

La colonisation massive débuta à l'orée de l'année 1835 et connut son apogée avec Valée, Bugeaud et Randon. Cette année peut également être considérée comme le début de l'émergence des colons en tant que force imposant sa présence sur la scène politique aussi bien en Algérie qu'à Paris et du renforcement de leur position en Algérie notamment au détriment des militaires.

 

Le Maréchal Clauzel avait ouvert l'ère de la colonisation massive en s'adressant en ces termes aux colons à l'occasion de sa nomination en tant qu'administrateur général le 10 août 1835 : " Vous pouvez créer autant de fermes que vous le souhaitez et vous pouvez même les accaparer dans les zones que nous occupons. Soyez assurés que nous vous protégerons avec toute la force que nous possédons. Par la patience et la persévérance, un peuple nouveau vivra ici ; il grandira et croîtra plus que ne l'a fait le peuple qui a traversé l'Océan Atlantique pour s'installer il y a quelques siècles en Amérique "

 

La première colonie fut installée à Boufarik en 1836 ; 563 parcelles de terrain d'une superficie d'un tiers d'hectare chacune furent distribuées aux arrivants, ainsi que 173 autres parcelles d'une superficie d'un quart d'hectare chacune dans les fermes environnantes.

 

L'administration coloniale est ensuite passée à une autre procédure afin d'intensifier le rythme de l'expansion coloniale et ce, en encourageant l'implantation libre de colonies à travers la vente des terres domaniales constituées des terres beylik et waqf qui avaient été saisies.

 

Certains immigrants ont pu ainsi obtenir plus de 4500 hectares en une seule année.

 

Avec l'arrivée du général Bugeaud, la colonisation a connu une évolution rapide, celui-ci ayant déclaré le 14 mai 1840 devant les députés : " Les colons doivent s"installer partout là où il y a de l'eau potable et des terres fertiles, sans s"interroger sur leurs propriétaires ". A partir de là, il se mit à encourager les militaires en fin de mission à s'installer en Algérie en créant les colonies afin qu'ils les exploitent collectivement, de même qu'il créa, autour des cantonnements, les fermes exploitées par les militaires.

 

 

L'action la plus réussie par le Général Bugeaud fut d'employer l'armée dans l'édification des colonies, la mise en valeur des terres et la plantation d'arbres en attendant l'arrivée des colons.

 

A son époque, l'émigration européenne vers l'Algérie s'était intensifiée. Au cours de la seule année 1843, 14 137 immigrants arrivèrent aux ports algériens parmi lesquels 12.006 Français et le reste composé d'Allemands, d'Irlandais et de Suisses. En 1844 seulement, le nombre de colonies a atteint 28 dans la Mitidja et le Sahel et en 1845, environ 46 mille immigrants arrivèrent en Algérie, ce qui entraîna l'expansion de la colonisation vers l'Ouest et l'Est.

 

Le soutien matériel et moral

 

Le soutien moral au mouvement de colonisation était apparent à travers les discours des dirigeants qui se sont succédés au pouvoir et au gouvernement en Algérie, aussi bien civils que militaires.

 

Dans cet ordre d'idées, l'encouragement des Européens à partir vers l'Algérie pour la coloniser était nécessaire pour les autorités d'occupation. Pour cela, elles avaient fourni toutes les conditions nécessaires pour la colonisation au détriment des propriétaires des terres.

 

Parmi ces conditions, la fourniture du logement et la garantie de revenus supérieurs à leurs revenus à Paris .Ceci leur a permis d'être numériquement supérieurs aux propriétaires des terres de même qu'une protection militaire leur était assurée. Le mouvement de colonisation a ainsi connu une expansion rapide puisqu'il a englobé tous les Européens, la France leur ayant facilité le déplacement de leurs pays respectifs vers l'Algérie à bord de ses navires et leur ayant offert l'occasion de réussir dans les nouvelles contrées.

 

 

Le nombre de ces Européens avait atteint à l'époque du Général Bugeaud 100.000 immigrés, soit un accroissement de 42% par rapport à 1839. La répartition par nationalités était la suivante : 43,5% de Français, 28% d'Espagnols, 8 % d'Italiens et le reste de différentes nationalités.

 

Entre 1848 et 1850, 42 villages de colonisation avaient été créés conformément aux lois relatives au processus de colonisation, parmi lesquels le village de Marengo (Hadjout actuellement), El Affroun, Saint-Cloud, Guelma, Mondovi et Castiglione

 

En vue de concrétiser cet aspect, vint le rôle des sociétés créées dans ce but auxquelles fut confiée la mission de créer des villages et des colonies et dont la plus importante fut la Société Algérienne fondée en 1868 qui a obtenu 100 mille hectares de terres.

 

Cette société a accordé des facilités aux colons pour l'obtention de parcelles de terres contre le paiement d'un franc par hectare pour une durée de 50 ans.

 

La colonisation a été renforcée par la promulgation d'une série de lois et décrets autorisant les colons à s'approprier par tous moyens les meilleures terres et les plus fertiles d'entre elles, à commencer par la loi de 1845 qui avait saisi les biens des tribus ayant proclamé leur désobéissance aux Français et qui, de ce fait, avaient été soumises au contrôle de l'autorité militaire.

 

 

 

 

La colonisation sous le régime civil

 

Dans le domaine de la colonisation, la IIIème République avait adopté une politique radicalement différente du point de vue de la qualité et des objectifs de celle qui avait été suivie à l'époque du 2nd Empire.

 

Si la première s'est basée sur la colonisation capitaliste afin d'obtenir le soutien financier, la seconde est restée sourde aux revendications des Européens d'Algérie pour laisser le champ libre sans conditions aux Européens pour s'implanter en Algérie afin de la peupler, et ce dans le but de créer un équilibre humain entre eux et les Algériens qui étaient plus nombreux.

 

Afin de réussir dans cette entreprise, elle avait encouragé la politique de peuplement et de la petite propriété à travers la construction des centres de colonisation et l'octroi des terres gratuitement. Le deuxième aspect de la politique de la IIIème République dans le domaine de la colonisation a consisté à peupler l'Algérie par les Français et non par les Européens.

 

Cette orientation de la part des civils vers un changement de qualité des colons était liée à la concurrence colonialiste franco-britannique pour le partage des zones d'influence qui s'était aiguisée au cours de cette époque historique c'est-à-dire vers la fin du dix neuvième siècle.

 

Le résultat de cette nouvelle politique fut que le total des terres remises aux colons entre 1871 et 1908 s'élevait à 1.137.823 ha environ. Ce chiffre avait atteint en 1934 2.462.537 ha parmi les meilleures terres agricoles enlevées aux Algériens par divers moyens.

 

Les autorités françaises ne se sont pas contentées d'inventer les idées et les concepts mais ont commencé à mettre en place les modes et les formes juridiques leur permettant de mettre en application et de concrétiser ces idées, en prenant soin de ne pas laisser aux Algériens la possibilité de refuser la politique du fait accompli.

 

Pour cela, la politique française va s'orienter vers la création de transformations radicales et profondes dans la structure sociale, politique et économique de la société algérienne, susceptibles de détruire à toute velléité de résistance ancrée dans la société algérienne. Ceci ne pouvait avoir lieu, selon ces autorités, sans la destruction de tout ce qui avait un rapport direct avec les croyances des autochtones et leurs systèmes civilisationnels hérités.

 

Ainsi, sera parachevée l'entreprise de démolition et destruction de toutes les valeurs de la société algérienne qui se soumettra au fait accompli imposé par les autorités françaises d'occupation, ce qui facilitera son assimilation et sa domestication.

 

A partir de là , se sont multipliés les manifestations et les domaines d'application de la politique française durant la phase historique qui a suivi la résistance d'El Mokrani en 1871, dans la mesure où il ne s'est pas agi d'une politique unique au sens communément admis mais de diverses politiques adoptées sous forme de mesures oppressives, répressives et dissuasives s'appliquant sur trois domaines principaux selon leur nature : des mesures à caractère économique, d'autres à caractère politique et d'autres enfin à caractère social, mais dont l'objectif était le même, à savoir marginaliser la société algérienne dans son ensemble, la maintenir dans un état d'ignorance et la plonger dans une situation de misère et de pauvreté insoutenables ainsi que l'a développé l'un des historiens algériens.

 

 

Les prémisses d'une telle politique ont commencé à voir le jour après la chute du régime militaire en Algérie en 1870, à l'issue de la défaite de la France face à l'Allemagne et la reddition de Napoléon III au chancelier allemand Bismarck.

 

Même si la politique de colonisation était régie conformément aux lois édictées par le pouvoir militaire, la période du gouvernement civil avait renforcé davantage cette politique du fait de la main mise quasi absolue des colons sur les rouages de l'administration.

 

A ce propos, un appel avait été lancé en direction des habitants d'Alsace-Lorraine pour émigrer en Algérie où le gouvernement de gauche arrivé au pouvoir en 1870 leur attribua plus de cent mille hectares des meilleures terres les plus fertiles. Le nombre de familles implantées a été estimé à 1183 dont chacune a pu bénéficier de l'allocation de 6500 francs. De même que les fermiers du Sud Est de la France avaient été attirés puisque le nombre de familles implantées fut estimé à quatre mille.

 

Cette politique a porté la superficie des terres attribuées aux colons à 347268 hectares entre 1871 et 1882, ce qui a également permis la création de 197 villages de colonisation.

 

Afin de garantir le succès de l'opération de colonisation, les députés des colons demandèrent l'augmentation des frais alloués pour l'émigration vers l'Algérie et l'affectation d'un budget de 50 millions de francs pour la construction de 175 villages sur une superficie de 310000 hectares dont 300000 hectares seront arrachées à la population algérienne.

 

Entre 1881 et 1890, 176000 hectares furent accaparés et distribués à 320 familles de colons sous forme d'exploitations et sans contrepartie. La loi sur la propriété antérieurement promulguée par les autorités coloniales avait établi la prédominance des colons dans l'implantation et la possession des terres qui s'était poursuivie jusqu'en 1899. En vertu de cette loi, les terres de plus de 224 tribus arabes ont pu être accaparées sans contrepartie dont 95700 hectares furent versés aux Domaines et le reste attribué aux municipalités qui avaient été créées.

 

Sous le régime civil, l'attribution des terres aux nouveaux arrivants a connu un accroissement effarent entre 1891 et 1900. Durant cette période, plus de 120097 hectares furent attribués aux colons. La superficie des terres prises aux indigènes au terme des lois scélérates et attribuées à titre gracieux aux colons venus de France et d'Europe entre 1871 et 1900 avait atteint 687000 hectares.

 

Parmi les lois les plus célèbres et les plus dangereuses ayant ouvert la voie aux colons et entrant dans le cadre de la politique de colonisation qui distingua la période du gouvernement civil entre 1871 et 1899, il y a eu la loi Warnier promulguée en 1873 appelée loi des colons, c'est-à-dire des résidents. A cela, s'ajoute le décret de rattachement de 1881, en somme des lois qui visent l'accaparement de toutes les terres et ce quel que soit leur statut .

 

Parmi les gouverneurs civils les plus célèbres ayant laissé libre cours aux colons et uvré au succès de la politique d'implantation, le gouverneur général Albert GREVY sous le mandat duquel on observa la construction de villages de colonisation et l'affectation de 300 hectares pour leur construction. En outre, la colonisation libre, réglementée par le docteur WARNIER a contribué à la possession par les colons de superficies très étendues. Entre 1880 et 1908, les colons avaient accaparé plus de 450823 hectares. Entre 1871 et 1898, cette superficie avait atteint un million d'hectares.

 

En conséquence, c'est le pouvoir dans le cadre du système républicain français qui a fourni la plus grande aide aux colons et contribué à imposer leur volonté en Algérie à travers des lois et des programmes conçus pour étendre le domaine de la colonisation officielle, à côté de la création de projets commerciaux et urbains spécifiques aux colons afin de franciser totalement l'Algérie.