|
||||||||||
Pépin II de Herstal, dit Pépin d'Héristal, Pépin le Gros ou encore Pépin le Jeune (né vers 645 - mort le 16 décembre 714 à Jupille-sur-Meuse), est maire du palais d'Austrasie. Il est le fils d'Ansegisel (lui-même fils d'Arnoul de Metz), et de Begge d'Andenne, fille de Pépin Ier Le Vieux. Il est cité pour la première fois vers 675 comme duc d'Austrasie et en compagnie de Martin, dux de Champagne, en lutte contre Ébroïn, maire du palais de Neustrie, mais ils sont vaincus en 679 à Laon et le duc Martin tué. Ébroïn est assassiné en 681 par un seigneur franc, Ermenfroi, qui se réfugie à la cour d'Austrasie. Après une période de paix troublée avec le maire de palais neustrien Waratton, la guerre reprend en 687, et Pépin, après avoir défait le maire Berthar à Tertry, prend le contrôle de tous les royaumes francs à partir de 690. Laissant l'Aquitaine de côté, il soumet ensuite les seigneurs de Saxe, de Frise, de Bavière et d'Alémanie. L’autorité de Pépin fut acceptée difficilement. La Neustrie acceptait mal la domination de ce duc austrasien (Pépin nomma son fils Grimoald le Jeune Maire du palais en Neustrie) ; la soumission de la Bourgogne et de l’Aquitaine n’était que nominale ; dans le Sud et dans l’Ouest, les gouverneurs locaux avaient profité des guerres civiles pour étendre leur indépendance.
De plus, il délaisse son épouse Plectrude pour sa maîtresse Alpaïde et les partisans de chaque femme divisent la cour. Cette union est à l'origine de l'assassinat de Lambert, évêque de Tongres-Maastricht, futur saint Lambert, patron de Liège. En septembre d'une année sur laquelle les historiens ne parviennent pas à se mettre d'accord, 696 ou 705, Pépin II convie l'évêque dans son palais de Jupille, près de Liège, dans le but de lui demander de l'unir à Alpaïde. Pépin venait de répudier Plectrude mais l'évêque avait eu vent qu'un enfant était né hors mariage. Il refusa donc de les marier. Quelques jours plus tard, le 17 septembre, Lambert et ses neveux, Pierre et Andolet, sont assassinés par Dodon, frère d'Alpaïde, en représailles à son refus.
La caractéristique du gouvernement de Pépin de Herstal fut le rétablissement des assemblées annuelles, situées au Champ de Mars. S’y traitaient majoritairement des questions militaires. La conquête de la Frise cisrhénane est la grande entreprise de son « règne ». Contrôlant l'embouchure de la Meuse et du Rhin, la région est cruciale pour l'économie franque. La méthode qu'il utilise inspire tous ses successeurs, jusqu'à Charlemagne lui-même : il lie en effet conquête militaire et christianisation. Il aide ainsi Willibrord dans ses efforts pour christianiser la Frise tout entière et y établir une hiérarchie ecclésiastique (création de l'évêché d'Utrecht).
À partir de la mort de Thierry III en 691, c'est lui qui fait et défait les rois. La dynastie mérovingienne n'est plus qu'un jouet entre les mains de celui qui prend le titre de princeps. Son pouvoir reste cependant personnel. Quand Pépin de Herstal meurt le 16 décembre 714, sa succession est disputée entre son petit-fils Théodebald, soutenu par sa grand-mère Plectrude, et son fils Charles, fils d'Alpaïde. Le conflit menace la lignée pipinnide elle-même (les Grands de Neustrie se révoltent) mais Charles finit par l'emporter, établissant fermement la dynastie carolingienne. |
||||||||||