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L’Afrique occidentale française 8
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L’Afrique occidentale française 8 | ||||||
Créée par décret du 16 juin 1895, un an après le ministère des colonies, l’AOF, fédération de colonies, est une entité qui vise à coordonner la présence française en Afrique de l’Ouest.
A son origine, elle regroupe quatre colonies : le Sénégal, le Soudan, la Guinée et la Côte-d’Ivoire. Elle est placée sous l’autorité d’un gouverneur général résidant à Saint-Louis du Sénégal, puis à Dakar et coiffant des lieutenants gouverneurs. Ces appellations changeront, le gouverneur général devenant haut-commissaire et les lieutenants gouverneurs devenant gouverneurs. Les frontières de chacune de ces colonies sont négociées avec les puissances coloniales voisines par des conventions ou définies par des décisions administratives en cas de voisinage franco-français. Au fur et à mesure de l’implantation française, sont créées des unités administratives, les cercles et les subdivisions.
Le Dahomey, le Niger et la Mauritanie sont successivement rattachés à l’AOF. En 1921, une partie du Soudan devient la Haute-Volta qui sera dissoute en 1932 et reconstituée en 1947.
En 1946, l’Union française institue une loi électorale permettant aux populations africaines d’envoyer des députés et des sénateurs au parlement français.
En 1951, des assemblées territoriales élues au suffrage universel sont organisées sur la base d’un double collège. Un Grand Conseil de 40 membres, 5 par territoire, assiste le haut-commissaire.
La loi-cadre de 1956 dote chaque territoire d’un conseil de gouvernement présidé par le gouverneur de la colonie et dont les ministres sont nommés par l’assemblée territoriale élue au suffrage universel avec un collège unique.
En 1958, l’adhésion à la Communauté française est approuvée par tous les territoires sauf la Guinée.
Dans les deux ans qui suivent, tous accèdent à l’indépendance et sont admis dans l’Organisation des Nations unies. Haut-Commissariat et gouvernances ferment leurs portes.
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LA GUINEE | ||||||
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Rappel historique entre 1890 et 1970 | ||||||
Sa capitale est Conakry, construite sur une île où les Français établissent un comptoir important en 1887. Une voie ferrée, construite en 1900, traverse le pays, reliant la capitale à Kankan.
Grande comme la moitié de la France, la Guinée acquiert son indépendance le 2 octobre 1958, à la suite d’un référendum. Le nouvel État, dont les richesses minières sont considérables et l’agriculture prometteuse, sera dirigé fermement pendant 35 ans par A.S. Touré. En 1992, la Guinée est classée par les Nations unies au dernier rang de tous les pays du monde, au regard de l’espérance de vie, de l’éducation et du revenu des habitants.
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Premiers contacts avec les Européens | ||||||
Les Européens arrivent sur les côtes et pratiquent le commerce des esclaves mais aussi de l´ivoire et des épices (huile de palme, malaguette).(Joao Pires). Les Européens utiliseront des relais africains pour capturer des esclaves à l´intérieur des terres. Les Africains ne connaissant pas la monnaie, échangent leurs captifs contre toute sorte d'objets utilisés pour faire du troc. La concurrence entre négriers européens est parfois sévère et déclenche des batailles navales.
• Du XVIe au XVIIIe siècle : Arrivée des Peuls et des Mandingues apportant l'islam. De nombreux empires et royaumes, encore très présents dans la mémoire collective, se succèdent dans la région. Les classes gouvernantes mandingues se convertirent très tôt à l'islam. L'expansion de la religion musulmane dans toute la Guinée fut cependant due au prosélytisme du clan des Torobde, des pasteurs peuls installés dans le Fouta-Djalon. Ils instaurèrent un État théocratique sur les hauteurs du plateau au début du XVIIIe siècle. • Milieu du XIXe siècle : La plupart de la population est islamisée, à l'exception des habitants du royaume Mossi, qui résistent et conservent leurs croyances traditionnelles. • Dans les années 1880 : Le Mandingue Samory Touré, équipé d'armes modernes et à la tête d'une armée efficacement organisée, prend le contrôle de l'intérieur du pays. Il est l'un des derniers héros de l'histoire pré-coloniale du pays. Naissance de la Guinée moderne (1895-1911)[modifier] Résistances et conquête coloniale[modifier] • Seconde moitié du XIXe siècle : La France, employant alternativement la force et la diplomatie, s'empare non sans difficulté de la plus grande partie de l'ouest du Soudan (actuel Mali). Elle prend Tombouctou, pousse jusqu'au lac Tchad et occupe la côte guinéenne. La Guinée actuelle vidée par la traite atlantique est alors quasiment dépeuplée. Cependant le climat tropical va repousser de nombreux Français à s'installer. à cause des maladies qui les déciment * 1891 : La Guinée est proclamée colonie française, indépendamment du Sénégal, auquel elle était précédemment rattachée. Cependant, cette conquête ne s'opère pas sans résistance. Samory Touré, relayé ensuite par les peuples de la forêt, mène une guerre organisée contre l'occupation française sur la côte et dans les massifs montagneux du Sud-Est. • 1898 : Samory Touré est vaincu. • 1899 : Les régions du haut Niger sont annexées au territoire. • 1904 : La Guinée devient une partie intégrante de l'Afrique occidentale française (AOF), administrée par un gouvernorat général. Les industriels français y développent plantations de café, de banane et d´huile de palme ainsi que l´activité minière (bauxite) grâce aux travailleurs forcés.
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La Guinée sous la colonisation française | ||||||
La France impose un système d'administration coloniale identique à celui appliqué dans les autres territoires africains de son empire colonial. Sous l'autorité d'un gouverneur général, le pays est divisé en vingt-neuf cercles, eux-mêmes dirigés par un commandant de cercle. Les chefferies traditionnelles sont souvent transformées et leurs systèmes de transmissions bouleversés. Elles constituent progressivement un instrument efficace de la domination coloniale française. Ce système joue un rôle important dans l'unification d'un pays artificiellement créé par les puissances coloniales au cours des conquêtes.
L'exploitation des ressources s'oriente vers la satisfaction des besoins de la métropole. Au détriment des cultures vivrières, les cultures d'exportation, monopolisées par des sociétés françaises, se multiplient. La monnaie et l'impôt se généralisent également durant cette période.
Cependant, une conscience politique anticoloniale se développe peu à peu, pour s'affirmer après la Seconde Guerre mondiale. En effet, Conakry devenant un port important, beaucoup de Guinéens y sont employés. Ils ont alors la possibilité de former leurs propres syndicats, d'où émergent des mouvements contestataires. À la tête de la puissante Union générale des travailleurs d'Afrique noire (UGTAN), Ahmed Sékou Touré, arrière-petit-fils de Samory Touré, mène une action pour obtenir davantage de représentants africains dans le gouvernement local. La constitution française d'octobre 1946, plus libérale à l'égard des pays colonisés, permet la création de partis politiques, dont Sékou Touré devient la personnalité la plus importante. Lors du référendum de septembre 1958, la Guinée est le seul pays de l'Afrique francophone à rejeter la proposition du général de Gaulle concernant l'intégration des colonies de l'A.O.F. au sein d'une Communauté française. Sékou Touré insulte le général de Gaulle, qui répond : « et bien qu'il se débrouille tout seul à maintenir l'évolution moderne du pays dans l'avenir » , ce qui entraîne une rupture immédiate des relations politiques et économiques avec la France.
Le 2 octobre 1958, la Guinée accède à l'indépendance. Sékou Touré, alors très populaire dans son pays comme dans tous les pays d'Afrique, en devient le président. Il prône alors le panafricanisme, « La décolonisation intégrale de toutes les structures du pays » et la mise en place d'une « société socialiste ». En fait, le régime se transforme en dictature.
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Samori Touré | ||||||
Samory essaya de neutraliser les Français par plusieurs moyens. Premièrement, il étendit sa domination vers le sud pour sécuriser une ligne de communication avec le Liberia. En janvier 1885 il envoiya une ambassade à Freetown, la capitale du Sierra Leone, pour offrir la soumission de son Empire aux Britanniques mais ceux-ci n'étaient pas intéressés, à cette époque, par une confrontation avec la France, même s'ils autorisèrent Samory à leur acheter un grand nombre de fusils à répétition.
Quand une expédition menée par le gouverneur colonial français du Soudan, Antoine Combes, tenta en 1885 de prendre possession des mines d'or de Buré, Samory contre-attaqua. Divisant son armée en trois colonnes mobiles, il réussit à menacer gravement les lignes de communication françaises obligeant ses adversaires à se replier.
Guerre et défaite
En 1887, Samory pouvait compter sur une armée disciplinée comprenant de 30 000 à 35 000 fantassins, organisés sur le modèle européen en pelotons et compagnies, et 3 000 cavaliers, répartis en escadrons de 50 hommes chacun. Cependant, les Français étaient déterminés à ne pas laisser Samory consolider ses positions. En exploitant la rébellion de plusieurs tribus animistes soumises par Samory, ils continuèrent de s'étendre aux dépens des régions ouest de l'Empire, forçant Samory à signer des traités par lesquels il leur cédait ces territoires entre 1886 et 1889.
En mars 1891, une expédition française sous le commandement du colonel Archinard lança une attaque directe sur Kankan. Sachant que les fortifications de la ville ne résisterait pas à l'artillerie française, Samory engagea une guerre de mouvement. En dépit des victoires qu'il remporta contre des colonnes françaises isolées ( Dabadugu en septembre 1891), Samory échoua à chasser les Français hors du cœur de son royaume.
En juin 1892, le successeur du colonel Archinard, Humbert, menant une petite force bien équipée de soldats triés sur le volet, captura Bissandugu, la capitale du Wassoulou. Un autre coup dur pour Samory fut l'arrêt des ventes d'armes par les Britanniques, soucieux de respecter la convention de Bruxelles de 1890.
Samory se replia vers l'est, vers le Bandama et Comoe. Il mena une politique de la terre brûlée, dévastant chaque parcelle de terrain qu'il évacuait. Bien qu'à cause de cette tactique il fut coupé de sa nouvelle source d'approvisionnement en armes, le Liberia, il réussit tout de même à retarder la poursuite française. Néanmoins, les défaites d'autres armées de résistance, particulièrement celle de Babemba Traoré à Sikasso, permit à l'armée coloniale de lancer une attaque générale contre Touré. Il fut capturé le 29 septembre 1898 par le capitaine Gouraud et exilé au Gabon.
Samory mourut en captivité le 2 juin 1900, des suites d'une pneumonie.
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