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Les territoires associés
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LE TOGO | ||
Rappel historique entre 1890 et 1970.
La convention de Berlin en 1885 reconnaît les droits de l’Allemagne sur la côte qui va de la Gold Coast au Dahomey. La conquête allemande se poursuit vers le nord jusqu’en 1891.
En 1914, une brève guerre conduite par des troupes franco-anglaises met fin à la tutelle de l’Allemagne.
En 1919, la Société des Nations divise le pays en deux, la partie occidentale est confiée aux Anglais et la partie orientale aux Français. A partir de 1946, le Togo "français" devient territoire "associé". Il est choisi comme "nation pilote" pour l’application de la loi cadre de 1956 et il devient République autonome.
L’indépendance est acquise en avril 1960. La partie "anglaise" est rattachée à la Gold Coast qui est devenue le Ghana en 1957.
Le Togo sous mandat français
Les Français et les Britanniques se partagèrent l'occupation du territoire, une décision qui fut confirmée le 10 juillet 1919. Le Togo devint alors un mandat de la Société des Nations (SDN), partagé entre la française (le nord appelé le «Togo français») et britannique (l'ouest appelé le «British Togo»).
Le Togo français obtint une superficie de 56 600 km², le Togo britannique, 33 800 km². Avant la Première Guerre mondiale, le Togo avait une superficie de 90 500 km². On peut dire que le Togo est le seul pays d'Afrique à avoir vécu sous colonisation allemande, sous domination britannique et enfin sous mandat français.
Par crainte que les Togolais restent loyaux à l'Allemagne, les Français firent en sorte de supprimer toute trace de la colonisation allemande. Tout en appliquant un régime plus souple, ils réduisirent à néant l'influence des Togolais instruits par les Allemands et interdirent l'usage de la langue allemande, notamment aux missionnaires alsaciens et lorrains. Le français devint la langue officielle du Togo et l'enseignement public se fit seulement dans cette langue.
À l'inverse des Allemands qui n'avaient pu définir, ni appliquer une politique linguistique cohérente, les Français imposèrent sans ambiguïté la langue française. Dès 1915, l'allemand fut interdit dans leur zone, puis ce fut le tour de l'anglais à partir de 1920.
L'arrêté de 1922, qui organisait le secteur scolaire public et assurait le contrôle des écoles confessionnelles, imposa le français comme seule langue admise dans les écoles. Publié dans le Journal Officiel du Togo, son article 5 stipulait cette disposition sans équivoque : «L'enseignement doit être donné exclusivement en français. Sont interdits les langues étrangères et les idiomes locaux». Les langues étrangères visées étaient l'allemand et l'anglais, les «idiomes locaux» (qui n'avaient pas droit au titre de «langue») étaient les langues togolaises.
Les Français croyaient que, en raison du grand nombre des langues togolaises, il était inutile et impossible d'en choisir une comme «langue de communication» au détriment des autres, sans provoquer des conflits de préséance entre les ethnies.
Ils croyaient surtout que les langues africaines étaient trop «primitives» et «inaptes à l'enseignement», c'est-à-dire tout le contraire du français décrit comme «supérieur».
De leur côté, les Togolais n'ont pas semblé à ce moment-là porter un grand intérêt au problème de leurs langues nationales. Seules les communautés religieuses restaient préoccupés par l'enseignement en éwé dans les écoles.
Vers l'indépendance
La Seconde Guerre mondiale arrive à un moment où, dans l'ensemble, le Togo est paisible. Après l'armistice signé en juin 1940, le pays est placé sous le contrôle du Régime de Vichy. La frontière avec l'ancien Ghana (la Gold Coast) est fermée, et les approvisionnements deviennent rares.
L'une des premières conséquences du débarquement en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, est l'internement des commerçants anglophiles, dont Sylvanus Olympio, cependant comme l'Afrique occidentale française (AOF) rentre en guerre, les frontières s'ouvrent petit à petit, et les suspects sont libérés.
En 1945, la Charte des Nations unies va établir un régime de tutelle visant à "Favoriser l'évolution des populations vers la capacité de s'administrer eux mêmes; Développer le sentiment de l'indépendance. Encourager le respect des Droits de l'homme et des libertés fondamentales, sans distinction de race, de sexe, ou de religion".
Le Togo fut, par la suite, un des premiers pays, à se doter d'institutions politiques et électorales. Les partis politiques togolais travaillèrent activement à l'évolution du statut du pays mais se divisèrent en deux camps, opposés dans leurs objectifs :
- Le Comité de l'unité togolaise (CUT), qui était partisan d'un État réunifié et autonome - Le Parti togolais du progrès (PTP), qui devint le Mouvement populaire togolais (MPT), qui demandait l'abolition de la tutelle et réclamait une association plus étroite avec la France
En 1956, le premier ministre qui est le chef du gouvernement est désormais élu par l'Assemblée nationale, et la république autonome dispose de pouvoirs de plus en plus larges.
La même année, à l'issue d'un référendum, le Togo britannique fut incorporé à la Côte-de-l'Or (ou «Gold Coast»), qui devint le Ghana au moment de son indépendance en 1957. Les Éwés refusèrent ce choix qui consacrait la partition de leur peuple, dont le territoire s'étendait avant la colonisation européenne de Notsé aux rives de la Volta. Cet éclatement nourrit par la suite des tensions périodiques entre le Ghana et le Togo.
Le CUT remporte une écrasante victoire le 27 avril 1958, et Sylvanus Olympio, son chef, est ainsi élu Premier Ministre de la République.
En 1958, un nouveau référendum, organisé sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU), permit au Togo français d'accéder à l'autonomie, en tant que république, au sein de la Communauté française.
En février 1960, Sylvanus Olympio, refusa l'offre du président ghanéen, Kwame Nkrumah, d'unir les deux pays.
L'indépendance du Togo
Le Togo devient indépendant, le 27 avril 1960 et obtient un siège à l'ONU en septembre de la même année et Sylvanus Olympio est élu président aux dépens de Nicolas Grunitzky, candidat soutenu par la France, lors d'élections supervisées par l'ONU.
C'est logiquement Sylvanus Olympio qui dirige la rédaction de la Constitution de la République du Togo, qui devient une démocratie à régime présidentiel, à la tête de laquelle Olympio engage une politique autoritaire. Cette situation provoqua des impatiences voire des mécontentements dans la région Nord du pays, qui se sent délaissée par un gouvernement dominé par les Ewé de la région de Lomé.
En 1963, l'Afrique des indépendances connut son premier coup d'État. Sylvanus Olympio refuse la réintégration dans l'armée togolaise des soldats qui avaient combattu au sein de l'armée française pendant la Guerre d'Algérie. Ces soldats, majoritairement issus des Kabiyê du Nord du Togo, décidèrent alors d'organiser un coup d'État dans la nuit du 12 au 13 janvier 1963, une poignée de militaires dont faisait partie Gnassingbé Eyadema assassinèrent Sylvanus Olympio.
Rapidement, un comité militaire insurrectionnel fait appel à Nicolas Grunitsky, qui fut élu président en 1963, tout en adoptant une nouvelle Constitution. Grunitzky dirigea le pays d'une manière un peu plus libérale, en acceptant l'existence d'une opposition.
Cependant, les difficultés persistent et le 13 janvier 1967, les militaires prennent à nouveau le pouvoir. La Constitution est suspendue et l'Assemblée nationale dissoute. Kléber Dadjo occupe provisoirement le poste de Premier ministre. Le lieutenant-colonel Étienne Gnassingbé Eyadema, appartenant à l'ethnie des Kabiyê, prend le pouvoir et met en place un nouveau gouvernement où les personnalités issues du Nord du pays sont majoritaires.
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