LES ROIS DE FRANCE                                                       1
   
  PHARAMOND 420-427
     
 
 
         
 

Présenté pour la première fois comme un roi des Francs dans une généalogie anonyme du début du VIIe siècle, cette affirmation est reprise à nouveau en 727 dans le Liber Historiae Francorum. Il y est dit qu'il est le fils de Marcomir et le père de Clodion le Chevelu. Il fut donc par la suite, longtemps considéré comme le premier roi Mérovingien. Les historiens le faisaient régner au début du Ve siècle, aux alentours de 420.

 

Présenté comme le fils de Marcomir, Faramond, fut élu roi car, affirment les Grandes Chroniques de France : "les Français voulaient avoir un roi comme les autres nations".

 

Le Liber Historiæ Francorum composée vers 660 présente Faramond comme un législateur et comme l'initiateur de la loi salique. Les Gesta Regum Francorum au VIIIe attribuent de nouveau un rôle de législateur à Faramond. Au XIIe siècle, Sigebert de Gembloux consacre dans sa Chronographia un long paragraphe à la loi salique6 : c'est sous le règne de Faramond que fut rédigée la loi salique par quatre conseillers du roi : Wisogast, Arogast, Salegast, Widogast.

 

Son existence répond au besoin qu'eurent les Francs puis les Français de conforter leur conscience nationale par celle d'un premier roi. Il était donc naturel que les manuels d'histoire de France commencent avec Faramond ou que les actes publics l'évoquent, ce dont témoignent de nombreux faits, par exemple : dans la Grand-Salle du Palais de la Cité bâtie à la fin du règne de Philippe IV le Bel, tous les rois des Francs puis de France étaient représentés sous forme de statues, le premier roi représenté étant Faramond ; en août 1789, Charles-François Bouche, avocat au Parlement, data un projet de déclaration "de l'an 1789 après J.-C., 1371 ans après Pharamond premier roi de France" ; peu avant la Révolution, on donnait Louis XVI soixante-sixième roi de France en commençant par Faramond.

 

Le roi Louis XV, inquiet du passé agité de sa nouvelle favorite, Madame du Barry, aurait demandé un jour au duc d'Ayen : Est-ce que je ne succède pas à Sainte-Foix ? Le duc lui aurait répondu : Oui Sire, comme votre Majesté succède à Pharamond.